La messe - La liturgie de la Parole
« La Messe est la célébration au cours de laquelle les fidèles participent à la liturgie de la Parole et à la liturgie eucharistique où est perpétué le sacrifice du corps et du sang du Christ. Le sacrement de l’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne ». Sacrosanctum Concilium, 47.
Une bibliothèque ne suffirait pas pour parler de la messe et, encore, nous n’aurions pas tout dit. Nous nous limiterons donc ici à présenter la messe en quatre temps sur deux documents distincts.
Quatre grands temps règlent notre célébration, les rites d’ouverture, la liturgie de la Parole, la liturgie eucharistique et les rites de conclusion. Il est à remarquer que le mot « liturgie » vient de deux mots grecs. Le premier signifie peuple et le second, action. De fait, il s’agit d’une action de Dieu et du Peuple réunis au service du Salut du monde. L’eucharistie est donc un mystère, l’action visible d’une réalité invisible, ce qui nous est donné à contempler et à comprendre d’une réalité qui nous dépasse. Ce mystère nous ouvre à l’insaisissable.
LES RITES D’OUVERTURE
« Le but de ces rites est que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l’eucharistie. » (PGMR, 24) *. Les rites initiaux ont aussi un rôle pédagogique, ils conduisent progressivement à réaliser la communion entre les fidèles et le Christ.
«Chanter, c’est prier deux fois» disait saint Augustin. Le chant permet la prière fervente, il unifie les voix et les cœurs de tous les fidèles. Le chant d’entrée ouvre la célébration et conduit l’assemblée dans le mystère célébré, dans la foi de l’Église. Il aide chacun de nous à entrer dans l’attitude spirituelle correspondant au rite que l’on célèbre.
La messe commence par le signe de croix. Le prêtre qui préside le fait sur lui et tous les membres de l’assemblée font de même. En nous marquant du signe de la croix qui rappelle, en même temps la mort du Christ sur la croix, la résurrection du Christ et la profession de foi trinitaire, nous faisons aussi mémoire de notre baptême.
Après un petit moment de silence pour se recueillir, ministres et fidèles, se reconnaissent pécheurs pour mieux accueillir le don de Dieu. Le Kyrie est un rite en lui-même, un chant rituel.
L’hymne du Gloria est une des plus anciennes de la tradition chrétienne (IIe siècle). C’est un modèle de prière chrétienne, qui loue le Père et supplie l’Agneau dans l’Esprit-Saint. Notre chant s’unit à celui des anges qui, devant la crèche, célébrèrent le mystère de l’Incarnation.
Ces deux derniers rites mettent l’assemblée en présence Seigneur. L’entrée est aussi l’ouverture des Cieux, « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre», à laquelle nous mène la liturgie. Dans le Christ, la gloire de Dieu s’est ouverte à nous.
La prière d’ouverture, au terme des rites d’ouverture, prononcée par le prêtre est aussi la prière de l’assemblée (« Prions ensemble ») qui accède pleinement à sa fonction liturgique.
L’autre objectif de ces rites d’ouverture est la préparation à la Parole et à l’Eucharistie qui nous a fait entrer en relation avec un Dieu personnel, que l’on peut nommer sans crainte et, ainsi préparés, à entendre les Écritures comme étant la Parole que Dieu nous adresse. Elle nous fait entrer en communion, prémices de l’échange eucharistique où le Christ « devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels » (3e préface de la Nativité).
LA LITURGIE DE LA PAROLE
« La partie principale de la liturgie de la Parole est constituée par les lectures tirées de la bible, avec les chants qui s’y intercalent ; mais l’homélie, la profession de foi et la prière universelle la développent et la concluent – car, dans les lectures que l’homélie explique, Dieu adresse la Parole à son peuple, il découvre le mystère de la rédemption et du salut et il présente une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est là, présent par sa parole au milieu des fidèles. Cette Parole divine, le peuple la fait sienne par ses chants, et il y adhère par la profession de foi ; nourri par elle, il supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute l’Église et pour le salut du monde entier. » (PGMR, 33).




Pour écouter les trois premières lectures, l’assemblée s’assied et chaque lecteur à son tour s’avance jusqu’à l’ambon. Dans certaines circonstances, pour mettre en valeur la Parole, le lectionnaire peut être apporté en procession. Pendant la lecture, le lecteur touche le livre de ses mains pour signifier la continuité qui existe entre Dieu qui a donné la Parole et celui qui la transmet en la lisant.
Comme les traditions juive et chrétienne en témoignent, les psaumes sont destinés à être chantés, ils répondent à la Parole entendue par l’assemblée. Ils sont choisis en écho à la première lecture.
Pour l’écoute de l’Évangile, l’assemblée est debout, attitude de l’homme libre mais aussi de l’homme relevé par le Christ. L’alléluia est une acclamation joyeuse, qui signifie en hébreux «louez Dieu ». C’est la deuxième fois – après le Gloria – que la liturgie emprunte son chant à celui des anges. La troisième fois, ce sera dans le chant du Sanctus. Pendant le Carême, l’Alléluia est remplacé par une antienne d’acclamation au Christ présent dans sa Parole.
L’homélie vise à favoriser l’incarnation de la Parole ; la profession de foi est proclamée pour montrer l’adhésion de l’assemblée à la Parole de Dieu ; enfin la prière universelle clôture la liturgie de la Parole, elle permet à l’assemblée de porter des intentions de l’Église et de tous les hommes, elles sont choisies en fonction des textes de la messe et de l’actualité. Le refrain de la prière universelle aide l’assemblée tout entière à entrer dans cette intercession.
Dans la liturgie de la Parole s’installe un dialogue d’amitié entre Dieu et les hommes qui, selon Dei Verbum, caractérise la Révélation. Le Christ est présent à son Église lorsqu’on lit les Écritures, c’est lui qui parle, enseigne, console et guérit. La réponse des fidèles se fait par la foi proclamée et la prière prenant la forme de la louange, de l’action de grâce et de la supplication.
*PGMR : présentation générale du missel romain.