La messe – La Liturgie de l’Eucharistie

La messe - La liturgie de l'Eucharistie

Après avoir écouté et répondu à la Parole de Dieu, nous entrons dans la liturgie eucharistique, c’est-à-dire dans l’action de grâce rendue à Dieu, la célébration du sacrifice du corps et du sang du Jésus-Christ présent sous les deux espèces du pain et du vin.

 

LA LITURGIE EUCHARISTIQUE

 

« À la dernière Cène, le Christ a institué le sacrifice et le banquet pascal par lequel le sacrifice de la croix est sans cesse rendu présent dans l´Église lorsque le prêtre, représentant le Christ Seigneur, accomplit cela même que le Seigneur lui-même a fait et qu´il a transmis à ses disciples pour qu´ils le fassent en mémoire de lui.

En effet, le Christ prit le pain et la coupe, rendit grâce, fit la fraction et les donna à ses disciples, en disant : ‘Prenez, mangez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi’ ». (PGMR, 72) *.

 

Saint Paul est le premier à nous décrire le dernier repas du Seigneur (1 Co 11, 23-25). La messe ne mime pas la Cène mais l’actualise en accomplissant le mémorial du Seigneur. Mémorial qui étale les gestes du Christ :

  • il prit le pain: c’est la préparation des dons (anciennement offertoire),
  • il rendit grâce: c’est la prière eucharistique,
  • il le rompit: c’est la fraction du pain,
  • il le donna: c’est la communion.

La présentation des dons des hommes à Dieu. Cette partie de la messe s’inspire de la pratique sacrificielle de l’Ancien Testament, par laquelle l’homme se dépouille de certains de ses biens pour les offrir à Dieu en hommage, pour les lui sacrifier. Dans notre petite offrande, qui sera toujours disproportionnée par rapport à celle de Dieu, le Christ, unique médiateur, donne à ses fidèles d’avoir part à son salut en s’y rendant présent, pour qu’ils puissent se nourrir de Lui. C’est le Christ lui-même, lors de son dernier repas, qui a choisi les aliments que nous devions présenter : du pain et du vin, aliments les plus fondamentaux dans lesquels son humilité lui permet de venir habiter, et qui nous montre que ce n’est pas ce qu’ils sont qui importe, mais Qui ils deviennent. Un chant peut accompagner la procession et la présentation des offrandes. Il doit aider à vivre la grâce du moment : nous faisons présent de toute notre vie au Christ qui va l’unir à sa propre offrande au Père. Il dure tout le temps de l’offertoire.

Le Sanctus, troisième cantique céleste d’adoration, est une véritable acclamation joyeuse qui doit jaillir sans attendre à la suite de la préface.

 

Le grand et unique moment d’offrande de la messe est celui où le Christ lui-même s’offre à son Père et nous offre avec lui. C’est la prière eucharistique qui l’exprime et le réalise. Les chrétiens font mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus et le prêtre, célébrant au nom de l’assemblée, prie le Seigneur d’envoyer son Esprit sur les offrandes. L’Esprit-Saint rend réelle la présence du Christ dans le pain et le vin, comme Jésus l’a promis au cours de son dernier repas. Le pain et le vin deviennent Corps et Sang du Christ. Ainsi Jésus se fait nourriture pour celui qui le reçoit.

 

La fraction du pain a un double sens : elle manifeste que le Corps du Christ est partagé, en cela, elle rappelle la Cène ; elle signifie que le Corps du Christ est brisé, c’est un rappel de la mort de Jésus sur la Croix. La fraction du pain est accompagnée du chant « Agneau de Dieu » pour nous rappeler que Jésus qui se donne à nous est bien mort pour nous.

La prière eucharistique a commencé dans un climat de louange et elle se termine dans la doxologie (parole de louange) adressée à Dieu le Père, par le Fils, dans l’Esprit. Cette doxologie trinitaire – point d’orgue final de la grande et solennelle doxologie qu’est la prière eucharistique tout entière – est ponctuée par l’AMEN final, le plus important de toute l’eucharistie. Il signifie notre adhésion, notre foi à toute la prière eucharistique. Il doit être vigoureux, on peut le solenniser, en le triplant.

 

La communion vue par saint Augustin dans une homélie : « Comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang ?

Mes frères, c’est cela que l’on appelle des sacrements : ils expriment autre chose que ce qu’ils présentent à nos regards. Ce que nous voyons est une apparence matérielle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel. Si vous voulez comprendre ce qu’est le corps du Christ, écoutez l’apôtre Paul, qui dit aux fidèles : « Vous êtes le corps du Christ ; et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps » (1Co 12,27). Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est le symbole de ce que vous êtes qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. Vous répondez : « Amen » à ce que vous êtes, et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez : « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet amen soit véridique. »

Venir communier, c’est venir au Christ avec toute notre vie, nos rencontres, nos occasions de témoigner de la foi, nos difficultés vécues dans l’espérance. À chaque Eucharistie, le Christ rassemble ses amis pour sanctifier leur vie et, peu à peu, les transformer en Lui par son amour. Un chant accompagne la procession des fidèles dans une intériorité qui favorise une profonde communion, un autre chant peut être pris également après la communion dans une action de grâce paisible. 

LES RITES DE CONCLUSION

 

Les rites de conclusion sont assez brefs : des annonces si nécessaire, la salutation et la bénédiction du prêtre, l’envoi du peuple « afin que chacun retourne à ses bonnes œuvres en louant et bénissant le Seigneur ».

 

De même que la messe avait débuté par un signe de croix, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, c’est encore au nom de la Sainte Trinité qu’elle s’achève. Cependant, nous savons bien qu’à la fin de la messe, commence le temps du témoignage. Nous sortons de la messe pour « aller dans la paix du Christ» apporter la bénédiction de Dieu dans nos activités quotidiennes, dans nos maisons, sur nos lieux de travail, dans les occupations de notre vie terrestre, en « glorifiant le Seigneur par notre vie». À chaque sortie de messe, on devrait être meilleur qu’on n’y est entré, avec davantage de vie, de force, de volonté de vivre en témoin du Christ. Comme le psaume 95 nous y invite : « Chantez au Seigneur et bénissez son nom ! De jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! »

Le chant d’envoi, non prévu par la PGMR, est compris comme le prolongement de l’envoi missionnaire qui conclut la célébration « Allez dans la paix du Christ « .

 

Pourquoi aller à la messe ? C’est un précepte de l’Église mais ce n’est pas suffisant. « Chrétiens, nous allons à la messe le dimanche pour rencontrer le Seigneur ressuscité ou, mieux, pour nous laisser rencontrer par Lui, écouter sa parole, nous nourrir à sa table et devenir ainsi Église, c’est-à-dire son Corps mystique vivant dans le monde. » (Extrait d’une homélie du pape François).

 

*PGMR : présentation générale du missel romain.