La Confirmation

La Confirmation

La confirmation est la deuxième étape de l’initiation sacramentelle. Elle ne peut bien se comprendre qu’en lien avec le baptême et l’eucharistie. 

 

Au début des Actes des Apôtres, on trouve un lien étroit entre le baptême et le don de l’Esprit Saint : « Convertissez-vous : que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du Saint Esprit. » Ac 2, 38. Plus loin, le don de l’Esprit se produit par l’imposition des mains : « Pierre et Jean se mirent donc à leur imposer les mains et les Samaritains recevaient l’Esprit Saint. » Ac 8, 17.

 

Dans les baptêmes des premiers siècles, seul l’évêque baptisait. Le rite de l’eau symbolisait la nouvelle naissance. Il était suivi de l’imposition des mains et/ou de l’onction du Saint Chrême, ces rites évoquaient le don de l’Esprit. Avec le temps, ce qui était un rite achevant le baptême devient un geste sacramentel indépendant, mais toujours étroitement lié au baptême. Au Ve siècle, la confirmation, par l’imposition des mains constitue déjà un achèvement ou un affermissement du baptême.

 

Comme le baptême, la confirmation imprime dans le chrétien une marque indélébile. Ce sacrement ne peut donc être reçu qu’une seule fois. Il est considéré comme sacrement de la plénitude du don de Dieu. La célébration liturgique comprend : 

  • l’imposition des mains accompagnée d’une prière de demande de l’Esprit, appelée « épiclèse ».
  • l’onction sur le front avec le saint-chrême accompagnée de la formule suivante : « Soit marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu». Selon saint Paul, cette huile parfumée fait du confirmand « la bonne odeur du Christ». (II Cor 2, 15). L’huile imprègne le corps, afin de signifier le don de l’Esprit qui imprègne toute la personnalité du confirmand. L’huile assouplit et rend fort et son parfum indique que le confirmé reçoit la mission de répandre et communiquer autour de lui l’amour de Dieu.

Dans une lettre à un évêque, en 416, le pape Innocent 1er reconnait aux prêtres le droit de baptiser mais aux évêques seuls de confirmer. Aujourd’hui, le ministre ordinaire de ce sacrement est l’évêque, en tant que responsable d’une Église locale et aussi tout prêtre délégué par lui.

Le confirmand est accompagné d’un parrain et/ou d’une marraine qui ne sont pas obligatoirement ceux de son baptême.

 

Comme pour le baptême, il n’y a pas d’âge pour recevoir la confirmation, tout est fonction des circonstances et des usages. En 1989, Rome confirme la validité d’un texte voté quelques années plus tôt par les évêques de France, il précise qu’« à la décision de chaque évêque pour son diocèse, l’âge de la confirmation pourra se situer dans la période de l’adolescence, c’est-à-dire de 12 à18 ans ». C’est ce que nous appliquons pour les ados qui ont été baptisés dans leur enfance. Pour les adultes qui demandent le baptême, l’Église recommande qu’ils reçoivent successivement au cours de la même célébration le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Il est très courant, c’est ce qui se passe dans notre paroisse, que la confirmation suive d’un an le baptême et l’eucharistie. En effet, deux ans sont demandés pour préparer ces deux derniers sacrements et une année de plus semble nécessaire pour ancrer le néophyte dans la vie chrétienne.

 

Par le baptême, le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, par la confirmation, le confirmé est empli de l’Esprit Saint comme l’ont été les apôtres avec Marie le jour de la Pentecôte. La confirmation est en quelque sorte l’achèvement du baptême. L’Esprit est déjà donné au baptême et il intervient toujours dans les sept sacrements.  La confirmation ne vient pas ajouter quelque chose qui manquerait au baptême, mais elle en déploie sa richesse et ainsi l’achève. C’est le Christ ressuscité qui confirme le baptême en intensifiant le don de l’Esprit. Elle engage à participer à la fonction prophétique de l’Église avec une aptitude renouvelée et à s’investir au service de la foi, de la liberté et de la paix, à la suite du Christ. La confirmation apparaît ainsi comme le sacrement de la « maturité chrétienne ».

 

Les chrétiens ont très vite compris que l’Esprit qui animait Jésus pouvait aussi nous animer comme le Christ nous l’a promis. Ils ont trouvé dans les textes bibliques la réponse à leur méditation : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur» Isaïe 11, 1-2.À cette liste de dons, la piété a été ajoutée, certainement pour atteindre le chiffre 7 symbole de perfection et ici de nouvelle création. C’est Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit :

 

  • La sagesse elle fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui, et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence.
  • Le discernement (l’intelligence) elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien.
  • La connaissance elle permet de reconnaître Dieu à l’œuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.
  • La force elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse. « Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.» (2 Co 12, 9)
  • Le conseil c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.
  • La piété elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.
  • La crainte ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement. *

 

Dieu respectera toujours notre liberté, y compris celle de le refuser. Il n’a que l’amour qu’il nous porte pour “conquérir” notre liberté. Cette relation, le chrétien peut donc la rechercher, l’entretenir, ou bien la refuser, l’oublier. Après avoir reçu le sacrement de la confirmation, il y a rarement des changements brusques dans la vie du confirmé (sauf cas extraordinaires, car il faut laisser à Dieu, la possibilité d’agir comme il l’entend). Mais s’il entretient cette relation, il y aura des changements au jour le jour. L’action de l’Esprit Saint s’enracine dans une continuité et elle commence bien avant qu’on ait reçu ce sacrement.

 

*Définitions extraites du portail de l’Église catholique de France.